Le cas d’école No Man’s Sky (2016 → 2025)
S’il fallait un exemple de « rédemption » vidéoludique, No Man’s Sky (Hello Games) serait en tête de liste. Sorti en 2016 sous le feu des critiques pour ses promesses floues, il revient en 2025 comme un bac à sable spatial foisonnant, régulièrement enrichi par des mises à jour massives et gratuites. Neuf ans après, la question revient sans cesse : faut-il s’y lancer aujourd’hui — ou y retourner ?

Notre réponse courte : si vous aimez l’exploration, la liberté et les systèmes qui se répondent, oui. Mais voyons ce que propose concrètement le jeu en 2025, pour décider en connaissance de cause.
Ce qu’est vraiment NMS en 2025
Un univers procédural démesuré
No Man’s Sky génère des milliards de planètes aux biomes variés : mondes luxuriants, déserts minéraux, planètes océaniques, volcaniques, exotiques, géantes gazeuses à l’horizon…
Chaque astre joue de conditions météo (tempêtes, pluies brûlantes, brouillards toxiques), de faunes improbables (des colosses placides aux bactéries volantes) et d’événements qui surgissent au fil du voyage : cargots abandonnés façon survival horror, batailles spatiales, stations étranges, messages de l’Atlas, anomalies gravitationnelles, etc. C’est un jeu qui aime surprendre, sans écran de chargement entre la surface d’une planète et l’espace.
Une direction artistique et une bande-son à la hauteur
Ce n’est pas seulement immense : c’est beau. Les dernières refontes (eaux, reliefs, nuages, densité végétale, éclairage) rendent les panoramas souvent saisissants, presque « photographiques ». La bande-son électronique soutient cette ambiance contemplative sans l’écraser — une vraie lettre d’amour à la SF (les amateurs penseront à 2001, l’Odyssée de l’espace). Résultat : on ralentit naturellement pour regarder, écouter, capturer (le mode Photo est un jouet fabuleux), et l’exploration devient une fin en soi.
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Le contenu majeur ajouté au fil des mises à jour
Le NMS de 2025 n’a plus rien à voir avec celui de 2016. Les trois textes sources le montrent : on parle d’une trentaine d’updates majeures, toutes gratuites, qui ont transfiguré l’expérience. Voici l’essentiel.
Construction de bases (terre, mer, sous-sol)
La construction n’est pas un gadget. On bâtit des avant-postes minimalistes ou de véritables complexes : sur la terre ferme, sur l’eau, sous l’eau, voire souterrains avec terraformation. Centaines de pièces, déco, culture, production : la base devient un projet créatif, un hub logistique ou simplement un « chez-soi » qu’on a plaisir à améliorer au fil des sessions.
Cargo amiral, frégates et escadrons
Vous pouvez posséder un cargo amiral (mobile), totalement aménageable à l’intérieur (couloirs, serres, salles d’opération, baies d’atterrissage). Il sert de QG et débloque la gestion d’une flotte de frégates : on les envoie en expéditions en temps réel (industrielles, scientifiques, de combat). Elles reviennent chargées de matériaux/crédits, même quand vous êtes offline. On recrute aussi des escadrons de pilotes pour épauler nos combats spatiaux. C’est simple à prendre en main et satisfaisant à optimiser.
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Vaisseaux : custom, classes, sentinelles et « vivants »
Le hangar devient collection. On achète, démonte, assemble et améliore ses vaisseaux, pièce par pièce, jusqu’à viser un classe S avec modules rares (y compris « interdits » sur stations pirates). Les vaisseaux sentinelles — nerveux, capables d’un stationnaire parfait — changent la donne en exploration fine. Et il existe même des vaisseaux vivants issus de quêtes organiques, totalement distincts visuellement. En 2025, fabriquer son vaisseau de rêve est un jeu dans le jeu.
Colonies : mini-gestion et décisions
Autre brique devenue culte : les colonies planétaires. Vous endossez un rôle de maire improvisé : arbitrages (construire tel bâtiment ? régler tel litige ?), priorités de production, bonheur des habitants, collecte de ressources. Rien d’aussi complexe qu’un city-builder, mais assez pour ancrer le joueur sur une planète et lui donner un objectif à moyen terme.
Fonds marins, Nautilon et créatures
Sous la surface, un monde. Le Nautilon (sous-marin) permet de s’aventurer dans des abysses profonds, avec flore bioluminescente, ruines, épaves, prédateurs… On scanne, mine, pêche — oui, la pêche existe, avec des centaines d’espèces. Certaines ressources et plans ne se trouvent que sous l’eau : cela justifie de vrais voyages océanographiques.
Multijoueur expédition saisonnière VR
No Man’s Sky est cross-plateforme et coopératif (jusqu’à 32 joueurs). Les expéditions saisonnières sont des scénarios à durée limitée, très appréciés pour redécouvrir le jeu avec des objectifs clairs et des récompenses uniques (cosmétiques, frégates « maudites », vaisseaux spéciaux…). En VR, l’implémentation est soignée : mains indépendantes, cockpit tangible (manette des gaz/contrôle), interfaces repensées — de quoi vivre l’exploration au plus près.
Boucle de jeu, progression et niveaux de difficulté : bien plus accessibles en 2025
Le cœur de NMS reste l’exploration : scanner, récolter, crafter, améliorer ses équipements, repousser l’horizon, s’attarder où l’on veut.
Au lancement, la courbe d’apprentissage était abrupte ; en 2025, le tutoriel et l’inventaire ont été repensés, et surtout la difficulté est paramétrable quasiment point par point :
- survie (faune, météo, ressources)
- dégâts et pénalités (mort, technologies endommagées)
- gestion de l’économie (prix, rareté)
- endurance (course, jetpack, carburants)
On peut donc jouer en détente totale (invincible, économie allégée) pour un road-trip contemplatif, ou à l’inverse en mode rogue qui efface la sauvegarde à la mort. Cette granularité enlève de la friction et ouvre le jeu à tous.
La progression n’est pas une ligne droite. Vous pouvez viser le centre de la galaxie (objectif historique, quasi « tutoriel étendu »), vous fixer des buts personnels (collection de vaisseaux, photo, archéologie alien, contrebande, rangs de guildes), ou laisser l’univers vous souffler la suite via ses événements procéduraux.
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Pour qui le jeu est-il fait ?
Explorateurs contemplatifs : si l’idée d’arpenter des mondes inconnus, d’attendre le bon coucher de soleil et de remplir un album photo vous enchante, vous êtes au bon endroit. Bâtisseurs et décorateurs : bases, cargos, serres, musées de curiosités, pontons au bord d’une lagune… La créativité est récompensée.
Collectionneurs/systémiques : chasse aux vaisseaux parfaits, modules rares, routes commerciales, flottes optimisées. Groupes d’amis : sessions coop, expéditions, combats, chasse aux sentinelles, projets de mégabases. Joueurs VR : immersion cockpit très convaincante. À l’inverse, si vous recherchez une campagne scénarisée dense, des personnages marquants et un rythme narratif serré, NMS n’est pas pensé pour ça. C’est un bac à sable, pas un RPG scénarisé.
Les limites qui subsistent
Même transfiguré, NMS n’est pas exempt de défauts : Combats : spatiaux corrects mais pas ultra profonds ; combats au sol fonctionnels, encore un peu « flottants ». Pop-in et artefacts : l’affichage procédural peut encore faire surgir des éléments tardivement, surtout sur planètes chargées.
Lisibilité des interfaces : l’inventaire va mieux, mais la profusion de menus, sous-menus, plans et ressources peut dérouter. Sensation « sans fin » : qualité et risque. Sans objectifs personnels, certains joueurs peuvent se perdre — ou décrocher. Rien de rédhibitoire si l’on vient pour explorer et fabriquer sa propre aventure.
Bien démarrer en 2025 : 10 conseils utiles
- Choisissez un préréglage de difficulté qui correspond à votre envie (exploration chill, survie corsée). Vous pourrez affiner ensuite.
- Suivez le fil de quête de départ (Atlas / tutoriel) : il débloque des systèmes essentiels sans vous enfermer.
- Posez une première mini-base près d’un téléporteur (ou d’un gisement). Un abri + énergie + raffineur = autonomie.
- Investissez tôt dans l’inventaire : plus de cases = moins d’allers-retours, plus de confort.
- Apprenez des mots via pierres de langage / traducteurs : le commerce et les quêtes deviennent plus clairs et plus rémunérateurs.
- Essayez le Nautilon rapidement : certains plans rares ne se trouvent qu’en mer.
- Testez les expéditions saisonnières : excellent « mode campagne » guidé pour (re)prendre le jeu en main et gagner du cosmétique utile.
- Ne visez pas la perfection de suite (vaisseau S, base ultime) : itérez ; démontez, remontez, vous ne perdez pas vos ressources.
- Recrutez une ou deux frégates et lancez des missions avant de quitter la session : elles travailleront pendant votre absence.
- Utilisez le mode Photo : au-delà du souvenir, il aide à jouer avec la lumière (déplacer le soleil) et repérer des lieux.
Oui (re)jouez à No Man’s Sky en 2025, sans hésitation, à condition d’adhérer au concept du bac à sable spatial.
En 2025, No Man’s Sky délivre enfin (et dépasse) ses promesses : diversité planétaire, chaîne de systèmes interconnectés (bases, cargo, frégates, colonies, commerce), VR solide, coop efficace, événements procéduraux qui évitent la routine, construction de vaisseaux à la carte, fonds marins qui justifient une progression parallèle. C’est l’un des meilleurs jeux d’exploration de la décennie, et l’une des plus belles histoires de persévérance du média.
Ce n’est pas parfait — les combats ne feront pas frémir les plus tacticiens, et la technique rappelle parfois ses limites procédurales — mais si vous êtes sensible à la découverte, à la créativité et à la liberté, vous tenez un jeu capable d’engloutir des centaines d’heures sans forcer.
Est-ce jouable si je n’y ai jamais touché ?
Oui. Le tuto 2025 est plus clair, la difficulté est réglable très finement, et les expéditions saisonnières offrent une excellente porte d’entrée.
Faut-il jouer en VR pour en profiter ?
Non. Mais si vous avez un casque compatible, la VR apporte une immersion rare (cockpit, manipulation, échelle).
Y a-t-il un vrai multijoueur ?
Oui. Coop jusqu’à 32 joueurs, hubs partagés, expéditions, construction commune, combats spatiaux, commerce, etc.
Est-ce dirigiste ?
Plutôt l’inverse. Le jeu donne des outils et des systèmes ; vous décidez des objectifs (centre galactique, musée d’espèces, mégabase, flotte parfaite…).
Le end-game existe-t-il ?
Le « end-game » est systémique : optimiser sa flotte, chasser les meilleures pièces, crafter à haut niveau, colonies efficaces, runs de pirates, chasses sentinelles, événements rares.